Le Tracé

De quels éléments disposons-nous maintenant ?

1. notre "position estimée" (ou "point de calcul") : Latitude L et Longitude G utilisées dans nos calculs ;
2. l'azimut Z de l'astre (sa direction mesurée ou, mieux, calculée) ;
3. l'intercept I (différence entre la Hauteur vraie mesurée au sextant Hv et la Hauteur calculée à la calculatrice Hc).
   

(Pour une explication détaillée de l'Intercept, cliquez ici)

Voyons comment utiliser ces éléments pour tracer notre droite de hauteur :

• On commence par porter notre position estimée Pe sur notre carte marine, à l'intersection de la Latitude L et de la Longitude G estimées. Attention : il faut bien utiliser les coordonnées L et G utilisées lors du calcul, peut-être différentes de votre véritable position estimée.
• Par le point ainsi obtenu, on trace l'azimut Z en pointant par une flèche la direction de l'astre.
• Puis on porte l'intercept I le long de cet azimut, en partant de la position estimée, et "vers" ou "opposé" à l'astre, selon ce qui a été déterminé lors du calcul. On obtient ainsi "le point déterminatif".
  Ce point déterminatif est sur notre cercle de hauteur. C'est donc une position réelle possible. Mais nous pouvons aussi être un peu à côté. Nous devrions alors tracer un "lieu géométrique" de notre position, petite portion du cercle de hauteur, de part et d'autre du point déterminatif.
  Le rayon du cercle de hauteur étant si grand (plusieurs milliers de milles) et la portion qui nous intéresse si petite (quelques dizaines de milles), que l'on peut, sans risque, assimiler cette petite portion du cercle à sa tangente.
• Cette tangente est facile à tracer : c'est la perpendiculaire à l'azimut (rayon du cercle) passant par le point déterminatif. C'est la droite de hauteur. Il est de tradition française de représenter cette droite par un double trait.

Exemple de tracé en utilisant les résultats de la "méthode semi-automatique" : Position estimée L=47°29'N G=2°53W I=5.9M vers Z=230°
Avec les autres méthodes, les paramètres peuvent être différents, mais la droite de hauteur se retrouve toujours à peu près à la même place.
– Voir ICI –

Bien sûr cette droite n'est pas suffisante pour nous donner un point précis et définitif. Comme en navigation côtière lorsqu'on tente de se situer par rapport à un seul amer, il nous faudra obtenir au moins une autre information qui nous permettra de dire en quel point exact de cette ligne nous sommes réellement. C'est la dernière étape du positionnement : la détermination du point.

La Détermination du Point

Nous venons de tracer notre Droite de Hauteur. Nous sommes désormais certains qu'à l'instant de notre mesure, nous étions "quelque part" sur cette droite. Mais où exactement ?

Pour préciser notre position et obtenir ce que l'on appelle "Le Point", il faut recouper cette droite de hauteur par une autre droite.

2 cas sont alors envisageables :

1 - Vision simultanée de 2 (ou plus) amers :
C'est, par exemple, le cas de nuit lorsque vous pouvez voir plusieurs étoiles en même temps, ou bien de jour lorsque le soleil et la lune sont tous les deux visibles. C'est aussi le cas lorsque vous apercevez un amer côtier (phare, côte, ligne de sonde), dont la présence précise le point. Dans tous ces cas, le déplacement de votre bateau entre chaque visée peut être considéré comme négligeable, le point obtenu est très précis et seule l'erreur éventuelle de la mesure au sextant ou des calculs pourra fausser le résultat.

Point de nuit sur les étoiles : A quelques minutes d'intervalle, vous relevez 2 ou 3 étoiles dans des azimuts assez différents. Vous pouvez négliger votre déplacement entre les différentes visées et faire tous les calculs et tous les tracés avec la même position estimée. Votre point est alors obtenu immédiatement avec une bonne précision. Sur le schéma ci-contre, les tracés ont été distingués par des couleurs, pour plus de clarté)
Point de jour Soleil + lune : Il arrive souvent que la lune soit visible en plein jour, en particulier les 2 ou 3 jours précédant et suivant son premier ou son dernier quartier. Un point peut alors être facilement obtenu en visant le soleil et la lune, dont les azimuts sont alors séparés de 90° environ, ce qui est idéal. Les deux visées sont très proches l'une de l'autre, on peut utiliser la même position estimée.
Droite de hauteur + amer : Un amer est visible sur la côte, à peu près dans l'azimut de l'astre. Un relèvement de cet amer coupera la droite de hauteur de l'astre pour donner un point très précis.
Droite de hauteur + ligne de sonde A l'approche d'une côte, à l'instant où le sondeur indique le passage sur une ligne de sonde portée sur la carte, une droite de hauteur permettra de caler précisément votre estime

2 - Pas de visée simultanée :
C'est le cas le plus fréquent de visée du soleil : on fait une droite de hauteur le matin, et une autre l'après midi, ou bien on calcule la latitude à la méridienne, et une droite de hauteur quelques heures plus tôt ou plus tard... Dans tous ces cas vous vous êtes déplacé entre les visées et il faudra tenir compte de ce déplacement pour "transporter" la première position pour recouper la deuxième. A l'erreur éventuelle de votre mesure et de vos calculs, s'ajouteront alors les imprécisions (cap et vitesse) de votre estime.

Bien sûr l'ensemble de cette théorie est applicable à tous les astres : étoiles, planètes, lune.

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